34 % des étudiants quittent la filière médecine avant la cinquième année. Ce chiffre, loin d’être marginal, dessine un paysage d’itinéraires multiples où chaque sortie n’est pas synonyme de renoncement mais d’opportunité.
Les règles du jeu diffèrent selon les universités et les écoles, mais une chose demeure : arrêter la médecine après trois ans ne ferme pas toutes les portes. Au contraire. Certaines filières accueillent directement en deuxième ou troisième année, valorisant le parcours déjà effectué. Les récents assouplissements réglementaires facilitent les transitions vers les licences scientifiques, la biologie ou d’autres métiers du soin, à condition de présenter un dossier cohérent et solide. Face à ces évolutions, les dispositifs d’accompagnement se réinventent pour guider ces étudiants en pleine réorientation.
Plan de l'article
Échec en PASS : comprendre les enjeux et garder confiance
Le Parcours d’Accès Spécifique Santé (PASS), héritier de la PACES, attire une foule d’étudiants chaque année, tous portés par l’espoir d’accéder aux études médicales. La compétition est féroce, les places rares. Un grand nombre d’étudiants ne dépassent pas le cap de la première année. Pourtant, un revers à ce stade n’efface pas tout : il invite à repenser la suite, à choisir une nouvelle voie plutôt que de rester dans l’impasse.
Peu franchissent le seuil de la deuxième année. Pour les autres, deux chemins principaux se dessinent :
- la réorientation vers une licence avec option santé (LAS)
- l’inscription dans une filière scientifique ou d’une autre discipline, hors santé
Les dispositifs universitaires s’ajustent pour rendre ces passages plus fluides. Ceux qui ont opté pour une mineure lors de leur première année peuvent en tirer profit pour intégrer une licence en sciences, droit ou psychologie. Grâce à la validation partielle des acquis, il est souvent possible d’éviter de reprendre une année entière à zéro.
Au moment de quitter le PASS, chaque dossier atterrit sur la table de la commission pédagogique. Là, on scrute le projet, la motivation, la cohérence du parcours. Beaucoup d’étudiants poursuivent alors en deuxième année de licence, parfois avec un aménagement d’emploi du temps. Les horizons sont multiples : sciences, biologie, gestion… plusieurs secteurs ouvrent leurs portes à ces profils venus de la santé. S’appuyer sur un accompagnement personnalisé, préparer chaque entretien, mettre en avant l’expérience acquise… ces leviers font toute la différence pour traverser ce virage délicat sans perdre pied.
Quelles alternatives après trois ans de médecine ?
Trois années sur les bancs de la médecine forgent des bases solides. Un diplôme après 3 ans de médecine, équivalent à une licence, redéfinit l’avenir. Nombreux sont ceux qui choisissent de bifurquer : certains se lancent en sciences humaines, d’autres se tournent vers le droit ou l’économie-gestion. Les universités favorisent ces transitions et reconnaissent la valeur des études médicales.
Certains poursuivent vers un BUT ou un BTS. Les écoles de biologie médicale, de recherche clinique ou de gestion hospitalière apprécient les profils polyvalents issus de la médecine. Ce qui compte, c’est d’appuyer sa candidature sur les compétences méthodologiques, l’expérience du travail en équipe ou l’esprit d’analyse. La sélection se concentre sur la qualité du dossier et la motivation.
Impossible d’ignorer le succès des passerelles paramédicales. Infirmier, kiné, manipulateur radio : les options sont variées. Pour intégrer une école spécialisée, il faut souvent passer un concours ou une sélection propre à la filière. Après une licence, certaines formations sont accessibles sans repartir de zéro. Avoir touché au secteur de la santé et compris ses exigences est un atout solide. Ces profils s’insèrent rapidement, que ce soit à l’hôpital, dans un centre de soins ou dans des domaines transversaux liés à la prévention et l’éducation à la santé.
Panorama des filières accessibles et des passerelles possibles
Après trois ans en médecine, de nouvelles portes s’ouvrent. Les titulaires d’un diplôme après 3 ans de médecine élargissent leurs perspectives en découvrant des filières énergisantes. Si certains poursuivent vers les filières MMOPK (médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie, kinésithérapie), tout le monde ne souhaite pas mener le cursus jusqu’à la fin.
Mais l’accès à l’internat, à la thèse ou au diplôme d’état de docteur en médecine reste réservé à celles et ceux qui poursuivent l’intégralité de la formation médicale.
Chercher ailleurs, c’est aussi se tourner vers les licences de sciences pour la santé : biologie, physique, chimie ou STAPS. De nombreuses équivalences existent et permettent d’intégrer directement le cursus à un niveau avancé. Ces parcours peuvent ouvrir la voie à certains masters spécialisés ou à l’accès à des écoles d’ingénieurs biomédicaux. Plusieurs étudiants font également le choix du secteur paramédical, motivés par le désir d’exercer un métier concret et tourné vers le soin.
Voici quelques exemples très concrets d’options étudiées chaque année par les étudiants :
- Accès direct en deuxième ou troisième année de licences scientifiques
- Candidature dans une école spécialisée : ingénierie biomédicale, management hospitalier…
- Participation à des concours pour intégrer une filière paramédicale ou sociale
Bénéficier d’une formation médicale offre un socle scientifique robuste. Ce vécu facilite l’adaptation dans des milieux exigeants, où la connaissance du secteur santé et les compétences transversales sont précieuses, que ce soit en équipe pluridisciplinaire, en laboratoire ou dans la gestion de projets liés à la santé publique.
Ressources et conseils pour rebondir sereinement dans votre parcours
Changer de voie après un diplôme après 3 ans de médecine suppose d’explorer de nouvelles ressources et un accompagnement sur mesure. L’entretien avec un conseiller d’orientation universitaire, ou l’appui d’un référent pédagogique, peut clarifier bien des doutes et ouvrir sur des scénarios parfois insoupçonnés.
Le bilan de compétences représente un passage clé : analyser ce qui a été acquis, mettre en lumière ses points forts, réajuster ses intentions. Ce dispositif, souvent pris en charge financièrement, permet de sortir la tête de l’eau et d’établir un plan d’action crédible. Certaines structures spécialisées, au sein des universités et hors campus, accompagnent ces démarches de transition professionnelle ou d’accès à des spécialisations nouvelles.
Les associations étudiantes, discrètes mais puissantes, sont une vraie mine d’informations : organisation de forums métiers, ateliers de réorientation, partage de contacts et témoignages d’anciens élèves. Ce détour par la parole de ceux qui sont passés par là vaut une séance de coaching, et permet souvent de reprendre confiance.
Pour avancer efficacement, il existe plusieurs pistes à étudier et à activer dès l’amorce du projet :
- Prendre rendez-vous avec un conseiller d’orientation ou un professionnel du secteur
- Faire un bilan de compétences pour identifier ses points d’appui et ses envies
- Analyser les aides à la formation et dispositifs de reconversion disponibles
- Entrer en contact avec des associations étudiantes et réseaux professionnels
Aucune trajectoire n’est figée. Chaque changement de cap construit une expérience singulière où la capacité à rebondir compte autant que les choix eux-mêmes. Pour beaucoup, les trois premières années de médecine servent finalement de tremplin vers un autre monde, celui où les savoirs, la rigueur et la persévérance trouvent de nouveaux défis à relever.

