Formation DIF : Comment réussir sa prise en charge ?

2 400 heures. C’est, selon la Dares, le nombre cumulé d’heures de DIF qui dorment encore sur les fiches de paie de milliers de salariés. La fusion avec le CPF n’a pas tout effacé. Les droits subsistent, pour peu que l’on sache les dénicher, et les utiliser avant qu’ils ne s’évanouissent dans la nature.

Le passage du DIF au CPF n’a rien d’une simple formalité. Pour pouvoir profiter pleinement des heures acquises, il faut s’y prendre à temps, réunir les bons justificatifs et adapter sa démarche à sa propre situation professionnelle. Impossible de se contenter d’une démarche type : les étapes varient selon les documents dont on dispose ou le parcours de chacun.

Le DIF en pratique : comprendre ses droits et son utilité aujourd’hui

Le droit individuel à la formation (DIF) s’est imposé comme une chance pour celles et ceux qui avaient l’audace de se projeter au-delà du quotidien. Lorsqu’il a fusionné avec le compte personnel de formation (CPF), beaucoup pensaient ne plus pouvoir mobiliser ces heures. Mais pour les salariés ayant cumulé des droits avant 2015, la fenêtre reste ouverte, à condition d’agir avant que le délai n’échoue à leur porte.

Pour connaître son solde DIF, il faut remettre la main sur le document transmis par son employeur début 2015 ou consulter ses bulletins de salaire de décembre 2014 ou janvier 2015. C’est sur ces supports qu’apparaît clairement le nombre d’heures acquis au titre du DIF. Une fois ce chiffre retrouvé, il ne reste qu’à effectuer le transfert sur la plateforme dédiée du CPF, à l’endroit prévu pour cette opération.

Il convient de rappeler certains points clés du dispositif :

  • Le cadre permettait de cumuler jusque 120 heures de DIF, jusqu’à la bascule vers le CPF.
  • Une fois transférées, ces heures sont converties en euros et mobilisables sur toute formation éligible CPF.
  • Le maintien de ces droits suppose un respect strict des échéances et la présentation de justificatifs valables.

Loin d’être symbolique, ce droit individuel à la formation peut transformer un parcours. Il rend accessible une multitude de formations, de bilans de compétences ou de validations des acquis. Bien utilisés, ils pèsent sur une trajectoire, surtout pour ceux sur le point de changer de cap professionnel.

À qui s’adresse le Droit Individuel à la Formation et dans quels cas en bénéficier ?

Le DIF concerne avant tout les salariés du privé ayant cumulé des droits avant 2015. Cela inclut les personnes en CDI, peu importe le temps de travail, ainsi que certains CDD réunissant les conditions d’ancienneté. Son principe était limpide : chaque salarié engrangeait 20 heures de formation par an, dans la limite de 120 heures, affichées sur la fiche de paie ou précisées par attestation.

La mobilisation des droits DIF intervient dans plusieurs configurations. On peut solliciter la prise en charge formation pour évoluer en interne, se reconvertir ou simplement renforcer ses compétences dans son métier. Souvent, cela s’inscrit dans un plan de développement des compétences instauré par l’employeur ou prend place, depuis la réforme, dans un CPF qui remplace aujourd’hui l’ancien congé individuel de formation (CIF).

Quelques points à vérifier avant de se lancer :

  • Le salarié doit notifier à son employeur l’intention d’utiliser ses droits, de préférence avant un entretien professionnel.
  • Selon les cas, le financement passe encore par un OPCA ou bien, après réforme, par un OPCO ; le circuit dépend de la branche professionnelle.
  • Les contrats d’apprentissage ou de professionnalisation suivent d’autres modalités, mais il reste possible parfois de mobiliser les heures DIF obtenues antérieurement.

Le DIF trouve d’abord sa place en entreprise, mais la portabilité du dispositif donne la possibilité de poursuivre une formation malgré un changement d’employeur ou une période de chômage. Cette continuité fait toute la valeur du droit individuel d’apprendre tout au long de sa vie professionnelle.

Récupérer ses heures de DIF et les transférer sur le CPF : étapes et conseils clés

Remettre la main sur ses heures de DIF constitue parfois un vrai casse-tête pour ceux qui souhaitent financer leur formation au mieux. Jusqu’au 5 juillet 2021, chacun pouvait reporter son solde d’heures DIF sur son espace personnel du compte personnel de formation (CPF). Passé ce délai, les heures non transférées se sont envolées, sauf mesure dérogatoire rare.

Il faut donc rassembler : l’attestation d’heures fournie par un employeur vers 2014-2015, ou à défaut, le dernier certificat de travail ou le bulletin de salaire de fin 2014 ou tout début 2015. Le plafond reste fixé à 120 heures, valeur convertie en euros, jusqu’à 1 800 € maximum.

La déclaration du solde s’effectue directement sur son espace personnel CPF en saisissant le nombre d’heures et en téléchargeant le justificatif approprié. Les droits DIF et CPF sont alors fusionnés, mais il appartient à chacun de bien conserver ses documents, car l’administration peut contrôler l’exactitude de la démarche à tout moment.

Le transfert des heures ouvre certaines possibilités concrètes :

  • Plus d’actions de formation deviennent accessibles, allant du bilan de compétences aux certifications professionnelles variées.
  • Le cumul des droits augmente l’enveloppe consacrée au projet, rendant envisageable une formation plus ambitieuse.

Attention à ne rien omettre : la moindre erreur ou déclaration inexacte peut entraîner la perte du financement. Pour éviter les déconvenues, demander conseil à un professionnel de l’accompagnement peut s’avérer judicieux.

Homme et femme discutant lors d

Quelles formations financer avec le DIF et comment choisir la bonne ?

Le choix de la formation professionnelle commence par un état des lieux : souhaiter changer de métier, progresser dans l’entreprise ou renforcer son expertise. Le DIF puis le CPF couvrent un spectre large, du bilan de compétences à la VAE (validation des acquis de l’expérience), ainsi que des certifications reconnues. Les formations éligibles privilégient le développement des compétences opérationnelles ou l’accès à de nouveaux horizons professionnels.

Pour éviter de perdre du temps, mieux vaut se pencher sur ces critères :

  • S’orienter vers des organismes de formation référencés pour garantir la qualité, la conformité réglementaire et l’adéquation avec le marché du travail.
  • Le bilan de compétences permet d’identifier plus clairement objectifs, envies et forces professionnelles.
  • La VAE donne la possibilité d’obtenir un titre ou un diplôme, reflet de ses expériences et savoir-faire accumulés sur le terrain.

L’offre est abondante : il vaut la peine de comparer la durée, les modalités, le coût, la pédagogie, les débouchés. Les plateformes officielles dressent la liste des formations éligibles CPF et précisent les conditions de financement. Il s’agit de choisir un parcours adapté à son projet, en croisant ses besoins, les attentes du secteur et les conseils recueillis lors d’échanges professionnels.

Le CPF personnel formation permet d’investir dans des cursus courts ou diplômants selon les besoins. Tandis que certains visent une certification spécifique, d’autres s’engagent dans une formation complète ou envisagent même la création d’entreprise après leur parcours. Certaines branches construisent également des parcours calibrés, en phase avec les réalités économiques du secteur.

Rien ne sert de laisser ses droits à la formation s’endormir dans un dossier. S’en emparer, c’est donner à son avenir de nouvelles couleurs et s’autoriser à remodeler sa trajectoire professionnelle sans attendre qu’une opportunité tombe du ciel.

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